


Au pillage des Prussiens s'ajouta, en février 1871, à l'issue des combats de Montretout, celui des Français qui firent main basse sur tout ce qui avait pu subsister de l'ancienne splendeur du château. "Maraudeurs d'un côté, Prussiens de l'autre, dit le comte Fleury, "cognèrent, frappèrent, détruisirent pour détruire ce qui ne pouvait être emporter". Tout cela fut non moins inexcusable qu'abominable.
Jusqu'au bout, le sort du château de Saint-Cloud s'identifia à celui du château des Tuileries. Bien qu'affreusement mutilé comme celui-ci, celui-là était réparable, comme en témoignent les photographies des ruines qui, durant vingt ans, dressèrent dans le parc leur silhouette désolée. On préféra, en 1891, raser le tout, "vandalisme méthodique et réfléchi" que rien ne justifiera jamais...
"Quelques épaves des sculptures ont échoué en Bulgarie et en Amérique. Le fronton, acquis par la princesse Clémentine d'Orléans, fut remployé par le roi Ferdinand de Bulgarie dans son château d'Euxinograd, sur les bords de la Mer Noire. Deux grands bas reliefs représentant Le Triomphe de Flore et La Course d'Hippomène et d'Atalante qui décoraient le grand escalier du château ont traversé l'Océan Atlantique et sont présentement exposés au musée de Philadelphie" (L. Réau, Histoire du vandalisme).
Ainsi finit Saint-Cloud, victime des horreurs de la guerre et de ses séquelles. Ainsi fut effacée l'une des images les plus fidèles et les plus émouvantes de l'ancienne France.

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